Schoum retiré du marché ?

29 octobre 2025

Aucun commentaire

Depuis plusieurs mois, on entend beaucoup parler du Schoum, ce remède traditionnel français utilisé pour faciliter la digestion, qui serait soudainement introuvable en pharmacie. Cette situation a suscité de nombreuses interrogations chez les consommateurs, entre craintes d’un retrait définitif et interrogations sur les raisons précises de cette rupture de stock. Qu’en est-il réellement ? Le Schoum a-t-il disparu définitivement ou s’agit-il d’une évolution passagère ?

Le Schoum, un pilier de la phytothérapie digestive française

Le Schoum est un produit qui s’appuie sur une longue tradition, ancrée depuis le début du XXe siècle. Conçu à partir d’un mélange d’extraits végétaux — notamment la fumeterre, la bugrane et le piscidia erythrina — il a longtemps été reconnu pour ses propriétés digestives, antispasmodiques et diurétiques. Associé à une base alcoolique, il offrait une solution naturelle pour soulager les troubles liés à une digestion difficile, surtout après des repas copieux.

Dans les années 1950, le Schoum a franchi une étape importante en devenant un médicament reconnu de phytothérapie. Cette reconnaissance a permis une fabrication industrielle plus rigoureuse et une diffusion plus large, notamment par des laboratoires tels que celui de Cadum à Paris. Pendant plusieurs décennies, il a occupé une place stable dans les foyers français, apprécié pour son efficacité perçue et son aspect naturel.

Les nouvelles réglementations européennes et leur impact sur le Schoum

Les paysages réglementaires autour des produits à base de plantes ont profondément changé, avec notamment la directive européenne de 2017 qui impose des exigences plus strictes sur la sécurité, la traçabilité et la preuve d’efficacité des ingrédients.

Lire aussi :  Eau dans les poumons : quelle espérance de vie ?

Ces nouvelles dispositions ont obligé les fabricants à produire des dossiers réglementaires détaillés et à fournir des preuves scientifiques robustes concernant chaque composant. Pour le Schoum, la mise à jour de ces documents s’est avérée complexe et coûteuse. En conséquence, sa qualification en tant que médicament a été progressivement suspendue, ce qui explique que sa commercialisation sous son ancien statut ait été limitée.

Le laboratoire Les Trois Chênes, en charge de la production, a profité de cette période pour adapter la formule. L’éthanol a été retiré, remplacé par des racines de bardane et de la chicorée, et la gamme s’est diversifiée avec des formes galéniques variées : comprimés, ampoules et infusions bio. Cette révision témoigne d’un effort pour répondre aux nouvelles normes tout en conservant les bénéfices naturels attendus.

Ruptures de stock et malentendus : la complexité de la situation

Depuis 2024, de nombreuses pharmacies enregistrent des ruptures de stock fréquentes du Schoum. Cette situation a généré une désinformation marquée sur les réseaux sociaux, certains allant jusqu’à affirmer que le produit avait été retiré définitivement. Or, aucune annonce officielle de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) n’a confirmé ce retrait.

Les causes principales de ces indisponibilités sont à chercher du côté des difficultés d’approvisionnement. Les exigences élevées relatives à la qualité, la pureté et la traçabilité des extraits végétaux compliquent l’approvisionnement, ralentissant la production et perturbant la chaîne logistique.

Cette période délicate met en lumière l’importance des critères réglementaires renforcés pour les produits naturels et souligne la fragilité de la continuité des produits traditionnels face à ces exigences modernes.

Les raisons sanitaires qui motivent le retrait partiel du Schoum

L’évolution de la réglementation européenne s’appuie sur des impératifs sanitaires majeurs. Chaque ingrédient doit désormais être validé par des études cliniques, toxicologiques et de fabrication selon les normes de bonnes pratiques (GMP). Cette rigueur garantit la sécurité des consommateurs, mais impose des contraintes importantes pour les fabricants.

Lire aussi :  Café et polypose nasale : quel lien possible ?

Dans le cas du Schoum, l’ancien dossier réglementaire ne répond plus aux critères actuels, notamment concernant la preuve scientifique d’efficacité et la sécurité d’utilisation. De plus, certains composants peuvent interagir avec d’autres traitements médicamenteux, ce qui nécessite une information précise et un encadrement médical mieux adapté.

L’actuelle indisponibilité correspond donc à une suspension temporaire, destinée à éviter tout risque potentiel pour le consommateur et à permettre une réorganisation complète du produit et de sa formule.

Alternatives existantes face à la disparition partielle du Schoum

Avec ce vide temporaire dans les rayons, plusieurs solutions se présentent pour les personnes recherchant un soutien digestif :

  • Smecta, un médicament à base d’argile reconnu pour sa prise en charge des diarrhées et troubles digestifs légers.
  • Carbolevure, alliant charbon actif et levures, utile pour limiter gaz et ballonnements.
  • Imodium, un traitement ciblé contre la diarrhée aiguë.
  • Des compléments phytothérapeutiques, à base de plantes telles que le fenouil, la mélisse, le radis noir ou le chardon-marie, qui apportent des alternatives naturelles et variées.

Il est important d’insister sur la consultation d’un professionnel de santé ou d’un pharmacien avant toute substitution pour assurer une prise en charge adaptée aux besoins et antécédents de chacun.

Les enjeux liés à la phytothérapie et à la sécurité des consommateurs

Le cas du Schoum illustre bien la tension entre tradition et modernité dans le domaine du médicament à base de plantes. Si ces produits bénéficient d’une réputation d’efficacité et d’un attrait certain pour leurs propriétés naturelles, ils doivent désormais répondre à des normes qui garantissent leur innocuité et leur efficacité.

Les autorités de santé effectuent régulièrement des réévaluations des médicaments, y compris des produits traditionnels, souvent avec des données pharmacoépidémiologiques mises à jour. Ces contrôles stricts sont essentiels pour protéger la population, même si cela entraîne parfois la suppression ou la modification de produits populaires.

Lire aussi :  Arrachement osseux : symptômes, traitements et récupération

Le Schoum dans l’imaginaire collectif et la difficulté du changement

Au-delà de ses aspects médicaux, le Schoum est chargé d’une valeur sentimentale forte pour beaucoup de Français. Il symbolise une époque où les remèdes naturels tenaient une place privilégiée dans les familles, avec un mode d’emploi et une saveur reconnaissable.

Cette dimension émotionnelle explique en partie la difficulté à accepter son retrait ou sa transformation. Le rôle psychologique, parfois qualifié d’effet placebo, est loin d’être négligeable dans le ressenti des patients habitués. La transition vers de nouveaux produits ou formules doit donc s’accompagner d’une communication claire et d’un accompagnement professionnel, afin de respecter cette relation de confiance construite sur des années.

Ce qu’incarne le Schoum, au-delà du médicament, est un lien culturel, un rituel de soin directement associé à des moments de convivialité et de bien-être digestif.

Le futur de ce produit, à travers sa rénovation réglementaire et sa diversification, représente donc un défi : allier cette tradition populaire avec les exigences modernes de sécurité et d’efficacité pour mieux répondre aux attentes des consommateurs d’aujourd’hui.

Le retrait partiel du Schoum n’est pas une disparition définitive, mais un signal fort sur la manière dont les produits phytothérapeutiques doivent maintenant évoluer. La qualité, la transparence et la rigueur scientifique deviennent des critères incontournables pour assurer leur pérennité dans un marché de plus en plus exigeant.

Elodie

Elodie

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Suspendisse varius enim in eros elementum tristique. Duis cursus, mi quis viverra ornare, eros dolor interdum nulla, ut commodo diam libero vitae erat.

Laisser un commentaire